mardi 18 février 2014

Enseigner

Je crois que c'était durant un de mes cours tranquilles. Ces moments de répit. Dans lesquels je corrige, tandis que mes élèves répondent aux questions du test de lecture. En silence. Ils se courbent sur leur bureau, cherchent dans leur roman, écrivent minutieusement sur les quelques lignes des réponses plus ou moins exactes. Je leur ai dit qu’il fallait  toujours essayer. Ce n'était certainement pas durant une période d'exercices, là où je fais continuellement le tour de la classe pour répondre aux questions de S, pour m'assurer que P travaille, dans lesquels je répète constamment combien les exercices sont importants, que c'est en les faisant qu'ils comprendront les contenus, qu'ils pourront évaluer leurs compétences à faire les examens, plus tard. Non. Ce n'était pas un cours comme ça. C'était peut-être un de ces cours, dans lesquels on lit ensemble un texte, on essaie de comprendre le texte, on définit chaque terme compliqué, on cherche à faire sens avec les choses que l'on sait. Dans ces cours où « on », exclut tout le monde sauf celle qui parle.

Ce devait être durant une fin d’étape, comme aujourd’hui. Lorsque je sais que j’ai donné les outils importants. Toute la motivation, dans mes « tout le monde peut réussir », « il faut réussir », « même toi Marc, j’ai confiance. », avec un sourire en coin. Toute mon énergie répartie sur une dizaine de semaines pour en arriver là. Les regarder s’enfoncer dans leur pensée, dans leur savoir, et tenter comme petite enseignante en début de carrière, de leur faire confiance.


C’est là, je crois, que j’ai commencé à respirer.